Face à l’urgence climatique, les entreprises doivent agir. La révolution écologique n’attend pas, et les entreprises se doivent d’œuvrer en ce sens. Cependant, trouver les bons moyens pour accélérer la transition écologique au sein de l’entreprise est un réel défi. C’est pourquoi ManpowerGroup Talent Solutions a développé Green Booster, un programme complet qui permet de mesurer le niveau de connaissances et de maturité des collaborateurs face aux enjeux climatiques, et d’identifier les actions à entreprendre. Sébastien Van Dyk, Directeur Général ManpowerGroup Talent Solutions, revient sur les enjeux RSE des entreprises et nous présente la solution Green Booster plus en détails.
Pourriez-vous dire quelques mots sur ManpowerGroup Talent Solutions et votre rôle ?
Au sein de ManpowerGroup France, Talent Solutions pilote les activités de conseil et d’externalisation RH. Nous proposons des expertises concrètes en matière de gestion des Talents grâce à une approche conseil renforcée et un accompagnement responsable des transformations des équipes, des organisations et des expériences du travail, tout au long du cycle de vie des Talents. Nous accompagnons au quotidien aussi bien les organisations et leurs Talents que les demandeurs d’emplois dans le cadre de marchés publics tels que Pôle Emploi.
Cette diversité de profils nous permet d’œuvrer pour résoudre la pénurie des talents. Nous accompagnons plus de 70 000 personnes chaque année. Nous évoluons sur un marché de l’emploi en pleine transformation et faisons face à de nombreux défis en termes d’hybridité du travail, de gestion des Talents, d’enjeux d’acquisition et d’employabilité. Je compte continuer à faire de Talent Solutions un partenaire de choix auprès des entreprises et des talents, grâce à l’ensemble de nos expertises en Ressources Humaines, en transformation et en accompagnement du changement.
Quelle est la difficulté principale rencontrée par les entreprises en termes de RSE selon vous ?
Aujourd’hui, nous voyons des principes qui vont se mettre en place à court terme, à savoir le CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), qui est au niveau européen, et qui va être mis en place dès 2025. De nombreuses entreprises vont être concernées et travailler à remplir ces critères sociaux et environnementaux. Toutefois, ces mesures sont distinctes et spécifiques d’une entreprise à une autre. En somme, savoir quelles entreprises font bien les choses et quelles sont celles qui font du greenwashing ou du purpose washing, est complexe. Des directives comme celles du CSRD vont aider à avoir une mesure commune et affiner les écarts entre les entreprises au niveau de leurs actions.
Il existe déjà des index et des ambitions de mener des politiques RSE, mais à date, plusieurs entreprises se confrontent à des difficultés d’exécution, de savoir-faire, et même des difficultés de compréhension vis-à-vis de la RSE. Certaines entreprises n’ont pas forcément saisi les enjeux. Il y a besoin d’avoir des définitions communes, notamment concernant l’impact du changement climatique sur l’environnement.
Comment est venue l’idée de créer le Green Booster ?
Nous sommes partis d’un constat observé dans le cadre de nos programmes d’accompagnement auprès des candidats et des entreprises. Les Directions des ressources humaines ont un rôle central à jouer : les fonctions RH ont une responsabilité de premier plan face aux défis de la transition écologique des organisations. En effet, celle-ci dépend étroitement de la sensibilisation de l’ensemble des collaborateurs et de la création d’une culture interne de changement de modèle. Green Booster s’appuie sur les talents pour transformer l’entreprise. Il accompagne les directions d’entreprise, et les directions RH en particulier, dans ce mouvement de fond.
Dans tous les process que nous mettons en place aujourd’hui, nous incluons ce diagnostic du niveau de connaissances et de compétences comportementales “responsables” pour établir une cartographie et identifier les potentiels futurs ambassadeurs.
L’une des forces de Green Booster est qu’il repose sur la psychométrie, que nous développons beaucoup dans notre métier. Le but d’une évaluation psychométrique est de mieux comprendre les compétences comportementales d’une personne : son raisonnement, ses motivations, ses manières d’évoluer en entreprise. Cette expertise peut aussi s’appliquer aux enjeux climatiques et environnementaux et permet de construire des questions qu’il n’est pas possible de fausser. Ce questionnaire permet de faire une photo à un instant T de l’état d’esprit et des connaissances des personnes.
Le résultat ? Les recruteurs ou DRH ont une vision du niveau de maturité collectif des salariés et peuvent inclure cet aspect dans les nouveaux recrutements, notamment pour faire en sorte que l’entreprise évolue vers un mode de fonctionnement plus durable. Ils vont pouvoir contribuer au changement des pratiques, ce qui est demandé par de nombreux actifs aujourd’hui, notamment les jeunes.
Ce diagnostic peut-il être utilisé à l’avenir pour valider des sélections ?
Quels sont les critères utilisés ?
Quel rôle les directions RH peuvent-elles jouer ?
Les DRH, sont généralement engagés sur les sujets de RSE. Tout comme la Direction RH, nous nous occupons du facteur humain. Grâce au diagnostic du Green Booster, les DRH peuvent mettre en place des plans de développement adaptés en conséquence. L’objectif étant de faire des diagnostics réguliers pour mesurer l’évolution de la maturité des collaborateurs sur le sujet.
Ce constat n’est pas uniquement valable pour la Direction RH. En effet, les directions RSE sont les premières concernées et nous accompagnons le lancement d’actions communes entre Direction de la RSE et Direction des Ressources Humaines.
Si on constate que les résultats n’évoluent pas ou ne sont pas suffisants vis-à-vis des objectifs, cela signifie potentiellement une politique de greenwashing. Désormais, toutes les entreprises quel que soit leur forme sociale ou leur taille sont concernées par la RSE et les enjeux de développement durable. Outre l’impact indéniable que cela représente pour la planète et la société humaine, les enjeux de la RSE sont aujourd’hui incontournables pour le succès de l’entreprise.
Si on parle de l’environnement avec le Green Booster, on peut également appliquer la même logique à la dimension sociale. Or aujourd’hui, les entreprises qui négligent ces aspects peuvent perdre des talents sur un marché du travail tendu pour les organisations. Cette contribution au sens devient essentielle pour le recrutement et la fidélisation.
Le Green Booster a-t-il mené à des actions concrètes ?
Le Green Booster a été lancé lors du VivaTech (le rendez-vous annuel de référence pour l’innovation technologique) en 2023. Nous sommes encore en phase de diagnostic. Forts de nos partenariats avec des entreprises expertes du secteur environnemental, nous pourrons ensuite affuter nos résultats.
Aujourd’hui, le diagnostic du Green Booster a été déployé sur plus de 200 personnes. Nous avons rencontré un biais : le Green Booster est associé, par erreur, aux green jobs. Or, ce n’est pas un outil pour recruter des green jobs. En conséquence, les gens qui ont fait cette confusion ont mis du temps à utiliser l’outil. Le Green Booster a pour objectif de faire évoluer les consciences au sein des structures, d’être un baromètre collectif. L’objectif est de pouvoir faire des points de comparaison entre différents secteurs et différentes populations.
Comment le Green Booster est-il amené à évoluer ?
Nous avons créé plusieurs niveaux de Green Booster pour répondre aux besoins des entreprises. En effet, les entreprises avaient des besoins différents concernant la technicité des questions. Nous travaillons pour avoir le questionnaire le plus juste et adapté suivant la maturité écologique des entreprises.
L’étape suivante est d’aider à définir collectivement des plans d’action adaptés au secteur des entreprises afin de prendre des décisions fines et adaptées.
Comme le Green Booster est basé sur la psychométrie, nous pouvons envisager de décliner ce type de questionnaire pour un ensemble de sujets différents, y compris sur les questions sociales, pour couvrir un spectre plus large des enjeux de la RSE. C’est un outil d’accompagnement au changement qui permet d’avoir des éléments factuels sur plusieurs thématiques : nous ne pouvons agir sur une problématique que nous ne mesurons pas et n’appréhendons pas dans son ensemble.